Camarade Bitcoin. La fin annoncée du règne anti-crypto de Joe Biden et Gary Gensler, grâce à l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, a porté la visibilité de l'adoption crypto Outre-Atlantique en cette fin d'année. Mais tout au long de 2024, et bien plus discrètement, la Russie a également fait beaucoup, en termes de législations notamment, pour incorporer pleinement Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies à l'économie du pays esclave.
Les points clés de cet article :
La Russie a reconnu et régulé le minage de Bitcoin en 2024, avec une législation adoptée par la Douma d'État et ratifiée par le président Vladimir Poutine. Un système de paiement commun via blockchain pour les BRICS a été présenté cette fin d'année, menaçant le rôle du dollar américain comme devise internationale.
En 2024, la Russie a reconnu et régulé le minage de Bitcoin
Avec les coûts énergétiques faibles de certaines régions de la Fédération de Russie, le pays était depuis longtemps l'un des principaux lieux de crypto-minage de Bitcoin dans le monde. Mais ces dernières années, il y a une réelle volonté des autorités de légaliser ces activités de mine.
Dès le mois de juin 2024, un premier pas avait été franchi pour la reconnaissance des crypto-mineurs qui souhaitaient mener leur activité en toute légalité. Et une législation complète a été par la suite adoptée par la Douma d'État fin juillet, avant d'être officiellement ratifiée par le président russe Vladimir Poutine le 8 août 2024.
Dans le cadre de cette réglementation, les grandes entreprises crypto-minières doivent désormais s'inscrire dans un registre officiel. Les plus petits mineurs, ne dépassant pas des seuils fixés de consommation d'énergie, ne sont quant à eux pas obligés de s'inscrire à ce registre national (et leur imposition sera également plus légère).
Un système de paiement commun via blockchain pour les BRICS
En octobre 2024, c'est l'utilisation des blockchains comme moyen de paiement qui a fait une grande avancée en Russie. En effet, lors du BRICS Business Forum qui s'est tenu à Moscou, a été présenté le futur système de paiement commun du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud : l' application BRICS Payer.
Les 5 nouveaux pays des BRICS+ (l'Arabie Saoudite, l'Égypte, l'Éthiopie, les Émirats arabes unis et l'Iran) sont également associés à cette future plateforme de régulations transfrontalières. BRICS Pay proposera un portefeuille numérique « qui intègre divers réseaux blockchains » selon le site du projet.
Avec des paiements réalisés dans les monnaies nationales des 10 pays des BRICS+, c'est bien sûr le rôle de devise internationale du dollar américain qui est fortement affaibli. Il est même envisagé une potentielle cryptomonnaie commune au sein du système de BRICS Pay.
Le président russe lui- est très conscient de la même puissance de Bitcoin et des cryptomonnaies décentralisées. Encore récemment, début décembre 2024, Vladimir Poutine expliquait que « personne ne peut interdire Bitcoin », et qu'il continuerait de se développer. Car le dirigeant russe a bien compris que les cryptomonnaies vont révolutionner l'économie et la finance, en permettant « de réduire les coûts et d'augmenter la fiabilité des transactions ». Et la Russie ne veut pas être à la traîne de ces changements majeurs, surtout dans le contexte géopolitique actuel, car n'oublions pas que les cryptomonnaies lui permettent également de contourner les sanctions internationales.
