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« Certains les considèrent comme des sondages en temps réels »

« Certains les considèrent comme des sondages en temps réels »
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Un graffiti pour la candidate démocrate à la présidentielle, Kamala Harris, et un panneau d'affichage pour le candidat républicain, Donald Trump, sont visibles dans une rue d'Atlanta (Géorgie), le 21 octobre 2024. YASUYOSHI CHIBA/AFP

L'élection américaine est une affaire de gros sous. En un seul mois, Kamala Harris a réussi à lever 500 millions de dollars (460 millions d'euros), dépassant son adversaire Donald Trump pourtant très actif dans ce domaine. Certains innovent aussi, comme l'entrepreneur Elon Musk, qui aurait déjà donné plus de 75 millions de dollars pour la campagne du candidat républicain. Il a ainsi inventé une loterie qui donne chaque jour 1 million de dollars à un électeur d'un des Etats-clés, ceux qui peuvent faire basculer l'élection, s'il s'engage sur les deux engagements forts du républicain : la liberté d'expression et le port d'armes. Ce n'est, bien sûr, selon son inventeur, pas de l'achat de vote, ce qui est interdit.

Plus loin des projecteurs, les marchés eux aussi s'animent. Ainsi fleurissent des places de marché prédictives qui permettent de parier sur la victoire de l'un des deux champions. Le plus populaire est Polymarket. On y parie, en cryptomonnaie, sur le nom du prochain Ballon d'or en football, la date de la frappe militaire d'Israël en Iran ou la plus grosse sortie cinéma de l'année. Mais, bien, le plus couru est l'élection américaine sous toutes ses coutures, du vainqueur dans le sûr Michigan à la probabilité d'adhésion à la Maison Blanche. Le principe est simple, le prix du pari est indexé sur les chances de victoire que leur accordent les parieurs. Si 59 % des parieurs misent sur la victoire de M. Trump, la part s'achète 59 centimes et le gain en cas de victoire sera toujours de 1 dollar.

Au total, plus de 2 milliards de dollars auraient été engagés sur ces paris autour de l'élection. Le succès est tel que certains considèrent désormais ces données comme des sondages en temps réels. Ce vendredi 25 octobre, M. Trump l'emporte haut la main sur Polymarket avec près de 64 % contre 36 % pour Mme Harris. M. Musk exulte sur son réseau social X. Mais la participation est extrême et la manipulation aisée.

Fragilité de la démocratie américaine

La communauté s'enflamme depuis quelques semaines sur l'identité de Fredi9999. A lui seul, aidé de trois autres comptes qui lui sont liés, il aurait dépensé plus de 45 millions de dollars sur une victoire du républicain. Certains jours, les quatre comptes auraient représenté près de 20 % des échanges. Après enquête du site, cette « baleine », capable de faire bouger les cours a été identifiée. Fredi9999 est un commerçant français. La nationalité est importante car les citoyens américains ne peuvent pas prendre des paris sur cette plateforme. Cette agitation et son usage où se confondent gains financiers et engagement politique est un indice de plus de l'extrême fragilité de la démocratie américaine dont les fondements, jugés autrefois si solides, semblent soudain se dissiper à grande vitesse.



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