Elles ont fait beaucoup de bruit lors de l'élection de Donald Trump. Depuis, elles ont été interdites… du moins en théorie. Les plateformes de paris prédictifs comme Polymarket se portent bien, continuant d'avoir des centaines de millions de dollars en volumes, et semblent viser un public américain. Comment expliquer ce phénomène ?
le 25 décembre 2024 à 14h00.
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Comment les plateformes de paris prédictifs comme Polymarket contournent-elles les interdictions ?
Les plateformes de paris prédictifs sont toujours actives
Bien qu'elles aient été interdites par des pays comme la France et les États-Unis, les plateformes de paris prédictifs ne sont pas mortes pour autant. La plus grosse d'entre elles, Polymarket, affiche un volume d'un peu moins de 1 milliard de dollars pour le mois de décembre. Comment expliquer que ces plateformes continuent d'attirer autant d'utilisateurs ?
Les cotes des différents paris sont régulièrement mises en avant par les pages de memes sur Instagram. Ici lors de l'affaire Luigi Mangione, l'homme qui a assassiné le PDG de United Healthcare
Depuis l'effervescence de l'élection présidentielle américaine, ces ont mis en place des stratégies de marketing permettant de contourner les interdictions. Les utilisateurs d'Instagram auront remarqué leurs pages de memes favorites relayer de nombreuses histoires mettant en avant les cotes des différents paris.
💡 Qu'est-ce qu'un marché de prédiction décentralisé comme Polymarket ?
Nous avons pu échanger avec le propriétaire d'une de ces pages. Ce dernier nous a bien confirmé qu'il avait partagé un grand nombre de publications pour faire la promotion de ces paris, des « publicités rémunérées » :
J'ai repartagé des histoires à leur sujet, c'est, et les publicités ont été bien sûr payées. Mais je n'ai pas parié moi-même. Il s'agissait de Kalshi et Polymarket, mais majoritairement Kalshi.
Des partenariats qui ont commencé « au début du mois d'octobre » :
La semaine précédant le résultat, ils exigeaient environ 3 publicités. Ils ont donc vraiment poussé la dernière semaine. Je pense qu'ils ont vu l'élan qu'ils avaient sur leurs plateformes, avec beaucoup de parieurs.
Des publicités qui ont touché un public international avec une forte proportion de Nord-Américains, puisque « un peu plus de 30 % (sur 70 000 followers, ndlr) des personnes qui me suivent sont basées aux États-Unis. »
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Un public majoritairement américain
Une stratégie efficace pour ces plateformes. Aujourd'hui, Polymarket continue d'enregistrer des chiffres impressionnants, 1 milliard de dollars de volume et 200 000 traders actifs pour le mois de décembre, avec des paris largement axés sur la culture et la politique des États-Unis.
Sur quoi mettre-ils ? Le sport semble avoir pris le pas sur l'actualité politique, avec notamment le Superbowl, la finale du championnat de la National Football League (NFL). Le pari sur le vainqueur de cette compétition est ouvert depuis le 10 juillet et cumule 1 030 milliards de dollars de mises.
On voit bien que le public est resté largement Américain : personne ou presque ne s'intéresse au Superbowl en dehors des États-Unis. Une tendance qu'on retrouve sur la plateforme Kalshi. Là-bas, 6 des 9 plus gros paris ouverts concernent les États-Unis.
Les paris qui regroupent le plus de mises sur la plateforme Kalshi
🌎 Les marchés prédictifs comme Polymarket vont-ils vraiment devenir des contre-pouvoirs ?
Les paris prédictifs ont toujours eu besoin d'un relais pour exister. Lors des siècles précédents, ils reposaient sur la presse. Comme le 4e pouvoir les a laissés de côté pour ne parler que des sondages scientifiques, les paris prédictifs se sont réinventés à l'heure d'Internet.
En France, 34 % des utilisateurs utilisent les réseaux sociaux pour se tenir informés. Une aubaine pour les plateformes de paris prédictifs, d'autant qu'il est difficile pour les pouvoirs de surveillance ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
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Expert en crypto-monnaie, Marc-Antoine a commencé son voyage dans le Web 3 aux côtés de David Prinçay (actuel président de Binance France) dans le Club Français des Cryptomonnaies. Depuis, c'est en rédigeant des articles dans les médias crypto les plus connus de France qu'il diffuse la bonne parole. Si vous avez lu un article sur la crypto, il y a de bonne chance pour que vous ayez lu un de ses articles. NFT, Blockchain, Web 3, DeFi, il n'y a pas un secteur qui lui soit étranger. Et n'allez pas lui demander quel est le prochain coin qu'il faut acheter : c'est un Bitcoin maximaliste (eh oui, personne n'est parfait).
Marc-Antoine Caen Poletti
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