Compromis Monero ? Depuis leur apparition, les cryptomonnaies sont (trop) souvent assimilées à de simples outils destinés à faciliter la fraude. C'est en tout cas l'état des lieux dressé par ceux qui confondent protection de la vie privée et culpabilité. Pourtant, la proportion effective de ce type d'activités est bien moins importante que ce qu'affirment leurs opposants. Quoi qu'il en soit, les acteurs malveillants existent aussi dans cette économie numérique. Et l'un de leurs outils de prédilection est la cryptomonnaie Monero. Une option basée sur l'anonymat qui vient d'apparaître dans le cadre d'une enquête menée par les autorités japonaises. La sécurité du XMR serait-elle compromise ?
Monero (XMR) : le mauvais élève de la réglementation crypto
Le secteur des cryptomonnaies est souvent pointé du doigt comme un outil uniquement destiné à opérer des fraudes. Et dans le domaine, le Monero (XMR) pointe en tête des coupables du fait de sa capacité à opérer des transactions basées sur l'anonymat.
Une option qui lui vaut d'être rejetée par tous les acteurs crypto en quête de reconnaissance réglementaire. Comme par exemple la plateforme Kraken dans sa version européenne, afin de se préparer à la mise en place de la surveillance MiCA.
Kraken bannit le Monero face à la pression réglementaire
Dans le même temps, des structures comme Chainalysis tentent apparemment de percer les secrets de cette option d'anonymat. Avec comme principal objectif d'exposer ses utilisateurs dans le cadre d'enquêtes criminelles.
Des affaires dont la dernière en date vient d'être identifiée du côte du Japon. Et, malgré le peu d'informations disponibles, tout le monde parle déjà d'une possibilité de tracer les transactions en XMR mise au point par les autorités locales.
Les autorités japonaises ont-elles cassé le Monero ?
L'affaire a été rendue publique par le média local Nikkei. Et il est question d'une fraude électronique massive estimée à 100 millions de yens, soit environ 600 000 euros. Une opération au centre qui se trouve l'utilisation de données de cartes de crédits volées lors d'opérations de phishing.
Mais la véritable information est ailleurs. Car les services de police en charge de cette affaire expliquent que les acteurs de cette fraude ont tenté de blanchir leurs fonds à l'aide de la cryptomonnaie Monero. Et comment cela aurait conduit à l'identification du chef de ce réseau.
« Le groupe a essayé de blanchir des fonds en utilisant le crypto-actif (cryptomonnaie) « Monero », considéré comme très secret. Mais cela a permis d'identifier le suspect Kobayashi. Selon l'Agence nationale de police, c'est la première fois au Japon que le Monero permet d'identifier un suspect. »
Il n'en fallait pas plus pour réveiller le spectre de la possible violation du code de confidentialité de la cryptomonnaie Monero. Pourtant, aucune information disponible pour le moment ne permet de l’affirmer avec certitude.
Analyser ne veut pas dire compromis
En effet, comme l'explique le compte X Noé G, les transactions ont certes été « analysées », mais cela peut être lié à de nombreuses autres raisons. Comme par exemple la découverte des clés privées lors d'une perquisition. Ou encore la divulgation de l'adresse sur une plateforme centralisée (CEX).
« On sait juste qu'ils ont voulu blanchir via Monero, que ce sont les échanges via messagerie qui ont pu identifier le criminel, puis, que les transactions ont été « analysées », renforçant les soupçons. On dirait surtout qu'il s'est fait perquisitionner et qu'on a ouvert son portefeuille. »
Cette affaire ne semble pas aussi dramatique que prévue. En tout cas, rien ne permet d'affirmer que les autorités japonaises ont compromis la fonction d'anonymat du Monero. Tout au plus ont-elles réussi à semer le doute afin d'effrayer les utilisateurs potentiels de ces cryptomonnaies anonymes réglementairement incorrectes. Une affaire à suivre…