20h00 ▪ 5 min de lecture ▪ par Luc Jose A.
Le déficit budgétaire de la France, qui atteint désormais 173,78 milliards d'euros, est devenu un sujet capital, car il illustre les défis croissants auxquels le pays est confronté pour maintenir ses engagements financiers. Alors que la pandémie de la Covid-19 et les mesures de soutien ont pris fin, les efforts pour redresser les finances publiques semblent avoir rencontré des obstacles majeurs. Cet écart budgétaire dépasse les prévisions, et impose des révisions ambitieuses, mais controversées. Dans ce contexte, le gouvernement s'efforce de convaincre tant les institutions européennes que les acteurs politiques internes de la viabilité de son plan d'austérité pour éviter une dégradation durable des finances de l'État.
Un déficit hors de contrôle
Le déficit budgétaire de la France ne cesse de se creuser, et atteint 173 783 milliards d'euros en septembre, selon les données récentes du ministère des Comptes publics. Ce chiffre est à peine inférieur aux 186,123 milliards d'euros de l'an passé, malgré la fin du fameux « quoi qu'il en coûte » instauré lors de la pandémie et prolongée après la crise ukrainienne. Antoine Armand, le ministre de l'Économie a confirmé que les prévisions de déficit pour 2024 sont désormais fixées à 6,2 % du PIB, bien au-dessus des 5,1 % précédemment envisagés. « Nous devons reconnaître les faiblesses de nos projections antérieures et agir en conséquence », at-il déclareret met en avant l'ampleur du défi.
Ce glissement du déficit s'explique notamment par des recettes fiscales plus faibles que prévues. En dépit des tentatives de stabilisation, les revenus de l'État ont été en deçà des attentes, ce qui a encore un déficit déjà colossal. Dans un contexte où la charge de la dette dépasse les 50 milliards d'euros, deuxième poste budgétaire après l'éducation, les marges de manœuvre se réduisent drastiquement. La Commission européenne a même engagé une procédure de déficit excessif contre la France, ce qui pousse le gouvernement à revoir sa stratégie financière.
La stratégie pour reprendre le contrôle des finances publiques
Face à cette impasse budgétaire, le gouvernement français n'a d'autre choix que de présenter un plan ambitieux pour ramener le déficit public à des niveaux acceptables. L'objectif affiché est de réduire le déficit à 5 % du PIB dès 2025 grâce à un effort budgétaire de 60 milliards d'euros, dont 20 milliards proviendront de hausses d'impôts et 40 milliards d'une réduction ciblée des dépenses publiques. « Nous nous engageons à rétablir l'équilibre des finances publiques d'ici à 2029 », a insisté Antoine Armand. Il fixe ainsi une échéance pour revenir aux normes européennes, avec un déficit limité à 2,8 % du PIB.
Cependant, ce programme ne fait pas l'unanimité au sein de l'Assemblée nationale, où les débats ont révélé des fractures profondes. Les parlementaires, confrontés à un exécutif en minorité, pourraient bloquer le passage de ce budget pour 2025, ce qui menace de contraindre le gouvernement à utiliser l'article 49.3 de la Constitution pour adopter le texte sans vote. Si cette option est utilisée, elle marquera un nouvel épisode de tensions politiques internes, avec des répercussions possibles sur la capacité de la France à rétablir la confiance des investisseurs.
Ce déficit record et les tensions politiques qu'il suscitent soulignent les défis colossaux qui attendent la France dans sa quête de stabilité budgétaire. Alors que la pression des instances européennes s'intensifie, le gouvernement se place devant un dilemme difficile : opter pour des réformes drastiques et impopulaires ou risquer de perdre encore davantage de crédibilité financière. Les prochaines étapes détermineront la résilience de la stratégie française et son impact sur l'économie, dans un contexte de plus en plus incertain pour les finances publiques.
Maximisez votre expérience Cointribune avec notre programme 'Read to Earn' ! Pour chaque article que vous lisez, gagnez des points et bénéficiez de récompenses exclusives. Inscrivez-vous dès maintenant et commencez à cumuler des avantages.
Luc José A.
Diplômé de Sciences Po Toulouse et titulaire d'une certification consultant blockchain délivrée par Alyra, j'ai rejoint l'aventure Cointribune en 2019. Convaincu du potentiel de la blockchain pour transformer de nombreux secteurs de l'économie, j'ai pris l' engagement de sensibiliser et d'informer le grand public sur cet écosystème en constante évolution. Mon objectif est de permettre à chacun de mieux comprendre la blockchain et de saisir les opportunités qu'elle offre. Je m'efforce chaque jour de fournir une analyse objective de l'actualité, de décrypter les tendances du marché, de relayer les dernières innovations technologiques et de mettre en perspective les enjeux économiques et sociétaux de cette révolution en marche.
CLAUSE DE NON-RESPONSABILITÉ
Les propositions et opinions exprimées dans cet article n'engagent que leur auteur, et ne doivent pas être présentées comme des conseils en investissement. Effectuez vos propres recherches avant toute décision d'investissement.